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Le Benelux étudie les effets du changement climatique pour le transport

29 Avr. 2016

L’Union européenne estime que les conditions météorologiques extrêmes causent au secteur des transports dans l’UE un préjudice évalué entre 3,5 et 15 milliards EUR et le changement climatique peut l’aggraver considérablement. Ces chiffres ont été avancés lors d’un atelier que le Benelux a organisé pour déterminer les effets du changement climatique sur le transport par route, par chemin de fer et par voie navigable dans la région et les pays voisins.

Les conséquences du changement climatique comme le niveau de la mer et la plus grande fréquence de conditions météorologiques extrêmes comme les fortes pluies, les vagues de chaleur, les périodes de sécheresse auront un impact négatif sur les infrastructures de transport. On doit s’attendre aussi à des dommages externes croissants, notamment à cause des accidents. La diminution du nombre de jours de gel pourrait en revanche avoir un effet positif limité. La mobilité elle-même subira les conséquences du changement climatique, comme le choix d’un moyen de transport, par exemple, ou des changements dans la circulation des touristes.

Au cours de l’atelier sur l’adaptation au changement climatique dans les transports et la mobilité au sein du Benelux et dans les régions voisines qui a été organisé aujourd’hui, des experts des trois pays ont mis en évidence, avec le concours de la Commission européenne, les effets du changement climatique sur les transports par route, par chemin de fer, par voie navigable et dans les ports.

Le sujet est important car le Benelux est une vaste plateforme logistique homogène qui s’étend d’ailleurs aux régions limitrophes en France et en Allemagne. Dans ce système de transport global, la chaîne est aussi forte que le maillon le plus faible. Les dégâts et les interruptions dans le système de transport d’un pays provoquent le plus souvent une réaction en chaîne et des effets en cascade sur l’ensemble du système de transport, également au-delà des frontières.

La vision à long terme est très importante pour le secteur des transports. Les infrastructures de chemins de fer, de navigation intérieure et de la route sont construites pour une période de quelques dizaines d’années. Pour l’infrastructure ferroviaire, on table sur des périodes jusqu’à 40 ans et les trains eux-mêmes sont maintenus en service pendant au moins 30 ans. Les canaux et les voies navigables sont conçus pour des périodes de plus de 100 ans et les bateaux ont facilement une durée de vie de 50 ans.

En outre, des adaptations ultérieures de l’infrastructure ont un coût bien plus onéreux que le surcoût éventuel d’une construction résistante au climat au début.

Suffisamment de raisons pour tenir compte des conséquences du changement climatique au moment des investissements.

On a souligné du reste que beaucoup de solutions ‘vertes’ pour l’aménagement d’une infrastructure de transport ont aussi d’autres effets favorables.

Le changement climatique engendrera des coûts importants.
Ainsi, il y a les dégâts à l’infrastructure à cause de conditions météorologiques. Le projet WEATHER (7e programme cadre de l’UE) estime à € 3,5 milliards par an le coût annuel  actuel pour le secteur des transports à cause de conditions météorologiques extrêmes, dont 2,5 milliards à cause des dégâts à l’infrastructure. A titre de comparaison, le coût des dégâts causés à l’infrastructure par un ouragan tel que Katrina ou Rita est estimé à 1,1 milliard de dollars. Le changement climatique entraînera une hausse sensible de ce coût à l’avenir.

Par ailleurs, on doit chiffrer le préjudice économique occasionné par une panne éventuelle des systèmes de transport. Ce préjudice peut être considérable. Ainsi, le préjudice économique à cause du niveau trop bas du Rhin s’est établi à 28 millions d’euros dans la période 1986-2004 avec un pic de 91 millions d’euros en 2003.

Beaucoup d’orateurs ont relevé la nécessité d’une bonne coopération transfrontalière dans ce cadre, vu l’interdépendance des systèmes de transport dans le Benelux et son voisinage ainsi que le développement économique subséquent. Cette coopération doit permettre de réduire au minimum les risques pour le bon fonctionnement du système de transport global.