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Les pays du Benelux prennent l’initiative dans l’incitation de la politique cycliste européenne

14 Juil. 2020

Dans une déclaration politique commune, les ministres de la mobilité des pays du Benelux demandent à la Commission européenne d’accorder une place prioritaire à l’utilisation du vélo dans la politique climatique européenne et les stratégies de transport durable. Ils demandent à la Commission de mettre l’accent sur le cofinancement de la construction d’infrastructures cyclistes et de prévoir des moyens pour promouvoir la politique cycliste dans le cadre du « Green Deal » européen. 

La crise du Covid-19 a un impact énorme sur la mobilité en Europe. Ainsi, pendant la période de confinement, l’utilisation du vélo a augmenté dans presque tous les pays européens. L’utilisation (accrue) de ce moyen de transport durable s’avère non seulement essentielle pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE à l’horizon 2050, mais elle a également des effets positifs sur la santé publique et l’économie de l’UE. Le vélo en Europe rapporte 150 milliards d’euros d’avantages, dont 90 milliards sont liés à l’environnement, à la santé et au système de mobilité. L’industrie du vélo créée des centaines de milliers d’emplois et les revenus du cyclotourisme au sein de l’UE sont estimés à 44 milliards d’euros par an. 

Dans leur déclaration, les ministres soulignent que pour stimuler davantage l’utilisation du vélo, il est essentiel de disposer d’infrastructures cyclables de haute qualité et sûres, ainsi que d’emplacements sécurisés pour entreposer les vélos. Il est également nécessaire de favoriser la recherche européenne en vue de cartographier le potentiel des vélos après la crise du coronavirus.   

Avec cette déclaration, les ministres de la mobilité du Benelux invitent également les autres États membres de l’UE à fournir à la Commission européenne des données actualisées sur la mobilité active, car celles-ci ne sont pas collectées au niveau de l’UE à l’heure actuelle. Les ministres les appellent également à prévoir un financement suffisant pour les projets liés au vélo dans les plans de relance COVID-19 et à prendre en compte le vélo dans la politique du tourisme et de la circulation. Ils demandent aux autorités régionales et locales d’étendre les réseaux de pistes cyclables, de promouvoir les campagnes axées sur le vélo et de déployer des systèmes de partage de vélos pendant les mois d’été. 

Enfin, les ministres se fixent l’ambition d’élaborer un plan transfrontalier (feuille de route) dans le courant de l’année pour stimuler le cyclisme dans leur région. 

La secrétaire d'État néerlandaise aux infrastructures et à la gestion de l'eau, Stientje van Veldhoven: "Aux Pays-Bas, le vélo est tout aussi courant que l'eau du robinet. La bicyclette est notre arme secrète contre la foule. Nous comptons plus de vélos que d'habitants. En raison de la crise Corona, de plus en plus de personnes dans toute l'Europe voient les avantages du vélo. Le vélo est bon marché, sain et bon pour le climat et l'air pur. C'est donc une excellente chose d’accorder plus d’attention aux bonnes pistes cyclables, aux points de recharge pour les vélos électriques et aux installations de stationnement au Benelux et dans toute l'Europe".

Le Ministre fédéral belge de la Mobilité, François Bellot : « La crise du Covid a engendré de nouveaux comportements, notamment en matière de mobilité. Ainsi, le vélo a été plébiscité par de nombreuses personnes. Il semble cependant que celui-ci est toujours perçu comme un mode de déplacement récréatif plutôt qu’utilitaire. Il y a donc lieu de réfléchir à de nouvelles initiatives à tous les niveaux que ce soit Européen, Fédéral ou régional afin d’encourager un maximum de citoyens à prendre le vélo au quotidien, pour se rendre au travail ou pour se déplacer de manière plus générale. Il s’agit d’un mode de déplacement écologique, économique, silencieux et il participe à diminuer la congestion routière et je pense qu’il sera amené à jouer un véritable rôle dans la mobilité de demain. C’est pourquoi, je pense vraiment que cette déclaration a tout son sens, encore plus dans les conditions actuelles et j’espère que les instances Européennes, les autres Etats membres et les instances régionales et locales suivront les recommandations qui s’y trouvent ».

La Ministre flamande de la Mobilité, Lydia Peeters : « Depuis le début de la corona, de plus en plus de gens font du vélo et de la marche. La tendance positive du voyage durable doit être maintenue et encouragée. Dans ce contexte, nous avons lancé la "boîte à outils de la mobilité durable" pour les autorités locales, avec des actions concrètes qui peuvent être (temporairement) introduites. Pensez à une rue pour les vélos, à l'élargissement des passages pour les vélos, les piétons ou les piétons, ou à l'installation de parkings supplémentaires pour les vélos. En collaboration avec les autorités locales, nous nous concentrons sur des mesures de mobilité durable afin d'encourager les gens à se rendre à l'école ou au travail en vélo. En outre, la campagne "Keep cycling all" est également en cours, ce qui devrait constituer une incitation supplémentaire à choisir le vélo pour les trajets quotidiens. La mobilité partielle a également sa place dans tout cela. Par le biais de tests de Blue Bike, nous voulons encourager tout le monde à essayer la mobilité partielle. Non seulement maintenant, mais aussi dans les années à venir, nous continuerons à investir dans la mobilité durable afin de réaliser le transfert modal. Pour cette année, 180 millions d'investissements sont prévus dans le secteur de la bicyclette, qui seront portés à 300 millions d'euros d'ici la fin de la législature". 

Le Ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry : « La crise du Covid a été un révélateur important qui a mis en évidence le fait que le vélo est une solution permettant de rencontrer un tryptique « économie, santé, mobilité » important.  En effet, l’utilisation du vélo au quotidien règle de nombreux problèmes et engendre de belles économies d’échelle. Pendant le confinement, ici en Wallonie,  nous en avons profité pour accélérer et inciter les communes à se doter de réelles mesures ambitieuses pour le vélo et je suis très heureux de vous dire que cela fonctionne, aujourd’hui nombreux territoires ont fait du vélo une priorité, c’est ensemble que nous y parviendrons ».

La Ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt : "La meilleure campagne pour le vélo est une piste cyclable sûre. À Bruxelles, nous travaillons sur 40 kilomètres supplémentaires de piste cyclable, afin de stimuler le passage au vélo. Nous travaillons également avec la Flandre et la Wallonie pour optimiser les liaisons vélo entre les régions. De cette façon, le vélo peut vraiment être une alternative à la circulation automobile". 

Le Ministre luxembourgeois de la Mobilité, François Bausch : « Cette année, le Luxembourg lancera pour la 1re fois le « Cycling summer » ; une sélection de routes nationales seront destinées, pendant le mois d’août, uniquement aux vélos, ceci afin de compléter les maillons manquants du réseau national de pistes cyclables. De plus, nous avons doublé la prime étatique pour l’achat de vélos et pedelec. En effet, nous devons maintenant promouvoir la mobilité douce comme l’une des solutions-clés pour une meilleure mobilité dans les temps « après Covid-19 ».