01 Mar. 2017
Les pays du Benelux veulent mener ensemble une étude sur les possibilités de prolonger le cycle de vie de produits en définissant des critères de réparabilité. Les appareils ménagers comme les réfrigérateurs, les machines à laver ou les fers à repasser pourraient en effet fonctionner plus longtemps si certaines pièces pouvaient être réparées facilement, ce qui éviterait de devoir remplacer immédiatement l’appareil dans sa totalité. Cela permettrait au consommateur d’économiser beaucoup d’argent, serait meilleur pour l’environnement et aurait un impact positif sur l’emploi local. L’étude s’inscrit également dans le cadre des actions concrètes des trois pays visant à évoluer vers une économie circulaire.
Les consommateurs en font régulièrement l’expérience. Les smartphones ou les ordinateurs portables deviennent obsolètes en un rien de temps et les appareils électriques utilisés quotidiennement ne résistent plus que quelques années tout au plus. Les sociétés sont soupçonnées d’assembler consciemment les appareils de manière à ce qu’ils ne fonctionnent pas trop longtemps ou à ce qu’ils deviennent inutilisables. Par ailleurs, un nouvel appareil peut s’avérer bon marché et une pièce de rechange très onéreuse. Les frais de réparation d’un appareil sont parfois fort élevés (heures de travail, transport...) et l’appareil ne peut souvent plus être réparé en raison du mode de fabrication.
La Ministre belge de l'Energie, de l'Environnement et du Développement durable, Marie Christine Marghem : « Je me réjouis du lancement de cette étude sur la réparabilité des produits qui fait suite à la table-ronde que j’avais initiée en 2015. Prolonger la durée de vie de nos produits contribue non seulement à économiser les matières premières et l’énergie, mais participe aussi à la diminution de notre empreinte carbone. Remplacer le joint d’un frigo en est un exemple simple, et illustre parfaitement l’utilité de se préoccuper de ce sujet par ailleurs créateur d’emplois locaux. »
Camille Gira, secrétaire d’Etat au Développement durable souligne : « Très vite après la signature de la directive Benelux, cette étude est un premier pas vers la concrétisation de l’économie circulaire dans la région benelux. Cette approche profitera à nos concitoyens et notre environnement. Et elle sera créatrice d’emplois »
Le secrétaire général adjoint du Benelux, Alain de Muyser : « En misant au sein du Benelux sur la réparabilité des appareils, nous contribuons à réduire les déchets, à diminuer les frais de transport et à créer des emplois locaux et ainsi être à nouveau précurseur en Europe »
Critères Benelux
L’objectif de cette étude est de développer des critères de réparabilité pour les produits qui seraient applicables dans tout le Benelux. Concrètement, l’étude vérifiera quelles pièces d’un appareil sont susceptibles d’être réparées, et ce d’un point de vue technique et économique. Par exemple, le tambour des machines à laver qui doit pouvoir être remplacé simplement, et ce en respectant les mêmes critères de qualité. L’étude analysera quelles pièces prolongent effectivement le cycle de vie, sont applicables pratiquement pour l’industrie et comment des contrôles (méthodes de test) peuvent être effectués par les autorités de contrôle du marché.
Économie circulaire
Fin 2016, les trois pays ont signé une directive Benelux relative à la mise en pratique de l’économie circulaire. Les pays ont ainsi indiqué vouloir coopérer plus étroitement sur le plan régional au cours des quatre prochaines années et, ce faisant, accélérer la transition vers une économie circulaire. Chacun des pays du Benelux a déjà déployé séparément de nombreuses activités en la matière et ils vont maintenant unir leurs forces. La directive Benelux signée met l’accent sur trois domaines d’action, l’étude en étant un. Le deuxième a trait à la coopération en matière de gestion des déchets qui cible, outre la matière première papier, la réutilisation et le recyclage des déchets de construction et de démolition. Le troisième point d’action consiste à traduire dans la pratique les connaissances constituées lors des conférences Benelux sur l’éducation à l’environnement pour sensibiliser les citoyens et les entreprises à l’économie circulaire.
Un autre accord issu de la directive a également été concrétisé aujourd’hui. Un groupe de travail intergouvernemental Benelux est en effet dorénavant actif afin de mener à bon port le projet commun en matière d’économie circulaire en adoptant une approche efficace axée sur les résultats.
Pionnier de l’Union européenne
La Commission européenne a fait de la transition vers une économie circulaire une priorité et a lancé des plans ambitieux à cette fin. Par le biais de la volonté des pays Benelux d’étudier la prolongation du cycle de vie des produits proches des consommateurs, le Benelux ne se limite pas à des plans, mais lance l’application pratique de la transition vers ce modèle économique entre les pays du Benelux. L’expérience accumulée et les activités réalisées au sein de ces projets seront coordonnées et partagées avec l’Union européenne. Le Benelux remplit ainsi sa fonction de pionnier au sein de l’Union européenne.