14 Juin. 2018
Lors de la conférence Benelux « Réparabilité » qui s’est tenue à Bruxelles, la ministre belge du Développement durable, Marie Christine Marghem a souligné l’importance de l’étude ainsi que de la coopération dans le domaine de l’économie circulaire, « Ensemble, avec mes collègues du Benelux, je suis convaincue que nous devons nous positionner en tant que laboratoire européen pour l’économie circulaire. Les résultats de l’étude Benelux sur la réparabilité des appareils montrent la direction à suivre. Nous devons à présent oser examiner toutes les possibilités afin de prolonger la durée de vie des produits. Je souhaite commencer au plus vite, ensemble, des projets pilotes. Ainsi, nous pourrons partager notre expertise avec plusieurs fabricants et stimuler des innovations. La réparabilité est un défi pour un futur durable à la fois pour le fabricant et pour le consommateur, tant dans le Benelux qu’en Europe ! »
Le Benelux a chargé des chercheurs de la Katholieke Universiteit Leuven (KU Leuven) de développer un instrument de mesure permettant d'évaluer la réparabilité des produits. Son utilisation pourrait contribuer à la prolongation de la durée de vie des appareils électroménagers. Dans cette étude, l'Institut flamand de recherche technologique (VITO) a analysé l'impact économique de la réparation du point de vue du consommateur. Par cette étude, le Benelux devance l'UE et contribue à la stratégie européenne d'évolution vers une économie circulaire.
Il est important que les consommateurs sachent en un coup d'œil si un appareil est réparable. Souvent, ils l'ignorent totalement. Pour parvenir à un score de réparabilité, les chercheurs ont identifié vingt-quatre critères pertinents permettant d'évaluer dans quelle mesure un appareil peut être réparé. Cette étude s’est penchée en particulier sur des machines à laver et des aspirateurs. Le secteur privé y a également contribué.
Trois grandes catégories de critères s'avèrent essentielles : la fourniture d'informations, la conception du produit et les services de réparation du fabricant. Le consommateur doit savoir quelle partie d'un appareil est réparable, comment monter celle-ci et où trouver facilement des pièces de rechange. Les pièces à haut risque de panne doivent pouvoir être remplacées rapidement et séparément afin d’économiser des matériaux et des frais supplémentaires. Mais, en cas de panne, le degré de réparabilité est aussi tributaire de la qualité du service après-vente du fabricant.
En outre, il est plus avantageux pour le consommateur de pouvoir réparer la génération actuelle d'appareils basse consommation, sauf si la fin de vie attendue des appareils a été atteinte.
Pour favoriser la réparabilité, le consommateur, le fabricant et les autorités doivent collaborer. Les entreprises peuvent stimuler la réparation en fournissant des informations claires au consommateur et en facilitant l'accès aux services de réparation. Le consommateur peut opter pour des appareils (plus simples) adaptés à leur utilisation réelle. Souvent, on n'utilise pas tous les gadgets qui semblaient si importants à l'achat et qui rendent le produit inutilement complexe. Les autorités peuvent prolonger la période de garantie légale, ce qui a pour conséquence qu'une plus grande partie de la durée de vie attendue d'un appareil est couverte par la garantie.
Les chercheurs soulignent que cette étude est un premier pas dans la bonne direction, mais qu'un travail de recherche complémentaire est nécessaire. Les critères proposés doivent être testés sur d'autres appareils utilisés quotidiennement par les citoyens.
Fin 2016, les pays Benelux ont convenu de coopérer plus étroitement pour accélérer la transition vers une économie circulaire, dont la réparabilité est une composante essentielle. Vu aussi l'interdépendance économique et les achats transfrontaliers effectués par les consommateurs, les trois pays doivent unir leurs forces.