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Le Benelux à l’origine d’un centre transfrontalier contre la criminalité organisée

17 Mai. 2018

Le 17 mai, les ministres Grapperhaus de la Justice et de la Sécurité (Pays-Bas), Jambon de l’Intérieur et de la Sécurité (Belgique) et Reul de l’Intérieur (Rhénanie-du-Nord - Westphalie), ont signé lors d’un symposium à Maastricht en présence de 100 personnes impliquées dans la lutte contre la criminalité organisée au sein des pays Benelux et en Allemagne, une déclaration d’intention pour créer un centre eurégional de Développement et d’Expertise chargé de l’approche administrative de la lutte contre la criminalité organisée. 

Ce centre doit veiller à une meilleure coopération et un échange d’informations plus rapide surtout au niveau administratif entre la Belgique, la Rhénanie-du-Nord – Westphalie et les Pays-Bas. Ce projet complète la coopération transfrontalière existante de la police et du ministère public. Les premiers contours du centre ont été présentés lors du symposium.

L’objectif premier consiste à offrir davantage de possibilités aux bourgmestres dans la région frontalière de l’Euregio Meuse-Rhin pour lutter de manière conjointe contre les criminels grâce à un partage de connaissances et d’informations plus rapide. En outre, le centre peut aider à empêcher que des criminels qui ne se sentent plus en sûreté dans un pays puissent poursuivre tranquillement leurs activités criminelles dans un autre pays. 

Le secrétaire général adjoint du Benelux, Alain de Muyser, a présenté la procédure en amont. Une déclaration d’intention Benelux était à la base de la coopération. Lors de l’élaboration des recommandations de cette déclaration, le Secrétariat général Benelux a décidé d’impliquer des représentants du Land allemand de RNW dans le projet. La coopération a abouti à la publication du rapport Benelux Tackling crime togetherhttps://www.benelux.int/fr/publications/publications/combattre-la-criminalite-ensemble/ 

Une des recommandations du rapport avait trait à la création du centre dans l’Euregio Meuse-Rhin. Le Secrétariat général Benelux a présenté le rapport et les plans à l’UE. Les plans ont été bien reçus. La Commission européenne a laissé entrevoir la possibilité d’un appui financier du projet et les conclusions du Conseil JAI mentionnent également le projet Benelux en tant que bon exemple de coopération transfrontalière qui mérite un soutien et un suivi. https://www.benelux.int/fr/post/les-conclusions-du-conseil-jai-appellent-les-etats-membres-de-lue-et-la-commission-europeenne-soutenir-un-projet-benelux/ 

Le Benelux estimé à sa juste valeur

Le ministre Grapperhaus a déclaré dans son discours : « Je suis Beneluxien », et il a conclu : 

« Nous sommes reconnaissants au groupe de travail Benelux “Approche administrative”, qui a proposé ce projet pilote dans son rapport Tackling Crime Together. Ce rapport avait surtout trait à la façon dont le Benelux et l’Allemagne peuvent coopérer de manière optimale dans la lutte contre les “bandes de motards criminels”. Le Conseil européen et la Commission européenne ont salué l’idée d’un projet pilote. Et aujourd’hui, les contours du Centre eurégional de Développement et d’Expertise nous sont présentés. Tous les partenaires du Benelux et d’Allemagne qui ont un problème relatif à l’approche transfrontalière de la criminalité transfrontalière pourront s’adresser à ce centre. » 

D’autres orateurs ont souligné le rôle de pionnier que le Benelux a joué dans ce domaine. La bourgmestre de Maastricht, Ann Penn-te Strake, a par exemple affirmé que la coopération européenne dans ce domaine a reçu une impulsion grâce au rapport Benelux Tackling crime together

L’approche transfrontalière actuelle est organisée sur la base de traités entre différents partenaires comme la police et le ministère public. Le nouveau centre se distingue en offrant une plateforme où les administrations locales des pays interviennent de manière intégrée ensemble et avec d’autres partenaires comme la police et le ministère public. Des mesures administratives et pénales sont ainsi combinées afin de lutter de manière aussi efficace que possible contre la criminalité transfrontalière déstabilisante.  

Les ministres ont demandé au centre régional d’information et d’expertise (RIEC) du Limbourg, soutenu par les ARIEC belges, de créer le centre. Petra Dassen, modératrice du symposium et présidente du groupe de pilotage RIEC Limbourg, a déclaré : « Il n’y a pas de frontières pour les criminels, mais bien pour ceux qui luttent contre eux. Cela doit changer. Nous devons faire front face à la criminalité. C’est pourquoi nous nous réjouissons de la demande du ministère de créer un centre de développement eurégional. »