28 Nov. 2022
En date du 28 novembre 2022, les pays du Benelux et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) ont lancé une feuille de route conjointe vélo contenant de nouvelles initiatives visant à stimuler l'utilisation du vélo et servant de modèle pour l'Union européenne. Le Benelux et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie démontrent ainsi leur ambition de se renforcer en tant que hot spot pour le cyclisme en Europe, étant donné les plans nationaux et régionaux de ces pays reflètent déjà des ambitions élevées en matière de cyclisme.
Cette feuille de route est le résultat de l'un des points d'action de la déclaration vélo du Benelux de 2020, une déclaration ministérielle à laquelle se sont joints plusieurs pays européens et qui a été adoptée dans une déclaration européenne sur le vélo en 2022.
La bicyclette l'emporte sur la voiture
La feuille de route vélo devrait inciter les citoyens à utiliser davantage le vélo, car cela a des effets positifs. C'est ce que démontre une étude unique intitulée « Analyse coûts-avantages du vélo au Benelux et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie », réalisée à la demande des deux régions. Chaque kilomètre parcouru à vélo représente un bénéfice net pour toute la région, avec notamment un effet positif sur la santé et la réduction des embouteillages.
L'analyse montre, entre autres, que si 100 000 personnes se rendent désormais au travail à vélo sur une distance de 5 km, elles génèrent un bénéfice total de 196 millions d'euros par an (elles sont moins malades et plus productives au travail). Si elles empruntent cet itinéraire en voiture, ça engendrent un coût total de 203 millions d'euros par an (coûts d'entretien, coûts des embouteillages, pollution atmosphérique, accidents, ...).
Si 1 % de tous les kilomètres parcourus en voiture dans la région Benelux-NRW était remplacé par des kilomètres parcourus à vélo, un gain net de 13,6 milliards d'euros pourrait être réalisé. Cela comprend 10 milliards d'euros d'avantages pour la santé (gains de productivité, réduction des coûts de sécurité sociale, diminution du risque de maladie grave et de décès) et quelque 3 milliards d'euros d'avantages économiques liés à la réduction des encombrements. L'étude conclut donc qu'investir dans le vélo, c'est investir dans la santé publique. C'est en partie ce que vise la feuille de route.
Initiatives feuille de route vélo
En plus d'une infrastructure sûre et confortable, la feuille de route Benelux-NRW prête attention au partage et au développement de données chiffrées sur le vélo pour la politique, à la mise en place de campagnes de communication pour promouvoir le vélo et à d'autres initiatives que les deux régions entreprendront ensemble dans les années à venir pour promouvoir le vélo et agir ensemble au sein de l'UE.
Parmi les actions conjointes concrètes, citons le déploiement de modules de formation dans l'enseignement pour promouvoir le métier de réparateur de vélos, par exemple. En collaboration avec le secteur, ils souhaitent également lancer des campagnes visant à mettre en évidence l'utilisation quotidienne des bicyclettes lors des grandes courses cyclistes. Ils prévoient d'encourager l'éco-tourisme à vélo en propre région en veillant à ce que tous les réseaux cyclables soient clairement et bien reliés. En outre, les deux régions s'efforceront de garantir une connectivité adéquate avec les transports publics.
La région étant étroitement liée, une attention particulière sera accordée à l'amélioration des itinéraires cyclables transfrontaliers par une plus grande normalisation des infrastructures cyclables, une meilleure coordination et communication.
Les développements, les défis spécifiques ainsi que les opportunités que représentent les vélos cargo et les speed pédélecs pour la politique et l'espace feront l'objet de recommandations.
De plus, la feuille de route engage les pays à adopter des positions communes au niveau de l'UE sur certaines questions liées au vélo, telles que les normes de stationnement pour les vélos.
Le Vice-Premier ministre luxembourgeois, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, François Bausch (présidence Benelux) ajoute : « Actuellement, 50% des déplacements effectués sont inférieurs à 5 km. Ainsi, il faut intégrer systématiquement le vélo dans tous les projets routiers et faire du vélo un mode de transport individuel à part entière tout en garantissant une infrastructure cyclable continue et sécurisée à travers le pays. Ce mode de transport doit connaître la plus grande progression dans les années à venir ».
Le Vice-Premier ministre belge et ministre le Mobilité, Georges Gilkinet : « Le Benelux exerce un rôle de pionnier sur le plan des politiques vélo. En Belgique, par exemple, nous nous engageons pleinement dans la combinaison train-vélo en garantissant un minimum de 8 places vélo dans les trains. J'attends de l'Europe une politique aussi sérieuse et ambitieuse. Durant la présidence belge à l'Europe, l'objectif est de faire de 2024 l'année européenne du vélo. Face aux défis climatiques, énergétiques et sanitaires, le vélo se présente comme une partie de la solution. »
Vivianne Heijnen, secrétaire d'État néerlandaise à l'infrastructure et à la gestion de l'eau : "Je suis une fan de cyclisme, et de nombreux Néerlandais le sont tout comme moi. Je suis heureuse de l'investissement dans le cyclisme, parce que le vélo c’est sain, bon marché et il génère de nombreux avantages à la société. Avec mes collègues du Benelux, je souhaite faire un effort supplémentaire en faveur des cyclistes. Parce qu'ensemble, nous pouvons profiter encore plus des avantages que nous offre le cyclisme, et cela semble être une bonne nouvelle."
Lydia Peeters, ministre flamande de la Mobilité et des Travaux publics : "En Flandre, nous investissons un montant record d'au moins 300 millions d'euros par an dans des infrastructures cyclables sûres et confortables. De cette manière, nous développons encore davantage la Flandre en tant que véritable région cycliste. Nous voulons induire un "réflexe vélo" chez le plus grand nombre de personnes possible, afin que le vélo devienne spontanément le premier choix de transport pour tout déplacement de courte ou moyenne durée. Cependant, nos voyages ne s'arrêtent pas à la frontière. C'est précisément pour cette raison que la coopération avec nos pays voisins est essentielle. Ensemble, nous allons vers une ambition cycliste transfrontalière."
Pour le ministre wallon de la mobilité et des infrastructures, Philippe Henry : « Le vélo doit devenir une réalité accessible à tou.te.s, de manière sécurisée, tant pour les déplacements utilitaires que de loisir. La Wallonie vient de se doter d’un décret pour pérenniser sa politique cyclable ambitieuse. Il définit les attentes en termes de réseau cyclable structurant et de qualité. Je me réjouis de notre collaboration transfrontalière dynamique. Le sujet mérite que l’Europe mette au point une directive spécifique et prévoie des budgets dédiés au vélo et à ses infrastructures. »
La ministre bruxelloise de la mobilité, Elke Van den Brandt : "Investir dans le vélo, c'est investir dans notre santé, notre économie et notre liberté. Par-delà les frontières nationales, nous travaillons ensemble pour faire du vélo une véritable alternative pour les déplacements quotidiens et les transports de loisirs. C'est l'engagement de cette feuille de route, et l'engagement de notre étroite coopération avec nos collègues du Benelux et de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie."
"Je me réjouis que le Benelux et la Rhénanie-du-Nord-Westphalie intensifient leur coopération en matière de cyclisme. La promotion du cyclisme a une longue tradition en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Cela inclut également une bonne coopération avec nos pays voisins. Les déplacements transfrontaliers sont donc une priorité pour moi", a souligné Oliver Krischer, ministre des transports de le Rhénanie-du-Nord-Westphalie. "Le vélo, avec une infrastructure de pistes cyclables et de sentiers pédestres bien développés et fonctionnels, est, avec les transports publics de passagers, l'épine dorsale de la future mobilité durable et en réseau. La Rhénanie-du-Nord-Westphalie a relevé le défi de transformer l'infrastructure de transport dans le sens de la mobilité durable. Nous nous réjouissons des projets communs et de la poursuite des échanges professionnels."
Le secrétaire général de l’Union Benelux, Alain de Muyser : "L'avenir est de développer l'infrastructure pour les cyclistes, pour permettre plus de sécurité pour les usagers , avec plus de soutien aux autorités publiques, et plus de durabilité pour tous. Par son action, qui sera toujours transfrontalière, le Benelux attire l'attention sur les pistes à suivre et encourage une approche européenne, au bénéfice de tous, en plaçant le citoyen au centre de sa démarche."