Benelux, Durabilité, Mobilité
19 Fév. 2025
Lors d’une table ronde organisée par le Secrétariat général de l’Union Benelux et le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), avec des représentants des pays du Benelux, des institutions européennes, les Nations Unies, et des acteurs africains et européens, l’importance d’une nouvelle recommandation Benelux a été soulignée. Cette recommandation met l’accent sur des normes et une application plus strictes pour l’exportation de carburants polluants vers des pays extérieurs à l’Union européenne (UE) et à l’Espace économique européen (EEE). Elle vise à réduire de manière significative l’impact sur l’environnement et la santé publique dans les pays importateurs.
Des carburants plus propres pour l’Afrique
Diverses études indiquent que les carburants initialement produits dans la région d’Amsterdam, de Rotterdam et d’Anvers et exportés vers les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) contiennent des concentrations élevées de soufre, de benzène et de manganèse. Ces carburants seraient considérés comme illégaux au sein de l’UE. Ces carburants polluants entraînent des émissions de particules fines et de polluants atmosphériques nettement plus élevées que celles des carburants utilisés en Europe. En amont de cette recommandation, les pays du Benelux ont déjà pris des mesures et se sont engagés à poursuivre l’application de la législation.
Le PNUE et les pays africains plaident depuis longtemps en faveur d’une harmonisation mondiale des normes relatives aux carburants, étant donné que de nombreux carburants utilisés en Afrique proviennent d’Europe et sont souvent soumis à des réglementations moins strictes.
Le Benelux prend les devants
Fin décembre 2024, le Comité des ministres du Benelux a adopté cette recommandation visant à promouvoir l’exportation de carburants plus propres vers les pays tiers. L’objectif est que tous les pays exportateurs du Benelux alignent leur législation nationale sur ces normes plus strictes d’ici le 1er janvier 2027, s’ils ne l’ont pas encore fait. Avec cette initiative, les pays du Benelux prennent l’initiative en Europe et font un pas important vers un commerce plus durable.
Collaboration avec l’UE et les partenaires internationaux
Les trois pays du Benelux se sont engagés à coopérer plus étroitement au sein de l’Europe et à collaborer avec la Commission européenne et les autres États membres de l’UE afin d’établir des exigences harmonisées et des conditions de concurrence équitables sur le marché mondial. Par ces mesures, ils assument la responsabilité d’exportations de carburants plus durables et d’un environnement plus sain, tant en Europe qu’au-delà.
Un besoin urgent
« Presque tout le monde respire un air que l’Organisation mondiale de la santé considère comme pollué ; au niveau mondial, huit des dix pays les plus exposés aux particules sont situés en Afrique. Il est urgent que le monde passe à des carburants plus propres et à des normes pour les véhicules dans le cadre d’efforts plus larges pour contrer les effets négatifs du changement climatique causés par les polluants nocifs dans l’atmosphère et pour réduire la pollution de l’air », a déclaré lnger Andersen, Directeur général du PNUE.« Je salue les efforts déployés par les pays du Benelux pour introduire des normes de qualité minimales pour les carburants destinés à l’exportation vers l’Afrique. Il faut que tous les exportateurs et importateurs suivent cet exemple et créent des conditions équitables pour les carburants et les véhicules plus propres, ce qui constitue une étape intermédiaire importante en vue du passage à des véhicules sans émissions ».
Frans Weekers, Secrétaire général du Benelux : « Les exigences de qualité des Nations unies pour les carburants doivent également s’appliquer aux exportations. L’Afrique ne doit pas être un dépotoir pour nos carburants toxiques. Nous restons déterminés à exporter des carburants plus propres dans toute l’Union européenne ».