11 Mai. 2017
Le ministre belge de la Sécurité et des Affaires intérieures, Jan Jambon, et le ministre belge de la Justice, Koen Geens, ont pris part à une journée d’étude Benelux sur la cybercriminalité. Pour la première fois, des enquêteurs policiers et des chefs de police provenant des services spécialisés en cybernétique du Benelux et de Rhénanie-du-Nord - Westphalie ont échangé des informations quant à leur approche de la cybercriminalité. Des points d’amélioration ont ainsi été identifiés afin d’optimiser la coopération opérationnelle. Partager davantage et plus rapidement l’expertise acquise est particulièrement crucial. Le Benelux attache beaucoup d’importance à ce thème parce que la sécurité des citoyens et des entrepreneurs est une de ses priorités principales.
Jan Jambon, ministre belge de la Sécurité et de l’Intérieur : «Bien sûr, nous devons travailler ensemble sur un large niveau européen autour de la cybercriminalité. Mais pour faire du progrès rapide et substantiel, je crois dans la puissance de cette plate-forme de collaboration unique entre le Benelux et l'Allemagne (région frontalière de Rhénanie du Nord-Westphalie). Une telle coopération transfrontalière est importante pour traiter les cas complexes de la cybercriminalité. Cette coopération renforcée sur le terrain entre nos pays devrait conduire à une préparation accrue dans la lutte contre la cybercriminalité au niveau international.»
Koen Geens, ministre belge de la Justice : "En Belgique, nous avons adapté la loi qui règle les méthodes particulières de recherche pour la police judiciaire à la réalité technologique d’aujourd’hui. La loi sur la criminalité informatique datait en effet de l’année 2000, avant l’avènement des smartphones, des réseaux sociaux et la croissance explosive des données encryptées. Certaines évolutions européennes ne sont pas toujours aussi favorables au travail d’enquête dans le cadre de l’évolution rapide de la cybercriminalité. L’arrêt récent de la Cour de justice de l’Union européenne concernant la rétention des données provoque beaucoup de remous, mais nous cherchons des solutions. Des réunions d’enquêteurs spécialisés dans un forum restreint sont dès lors particulièrement utiles pour partager des informations, comme c’est le cas aujourd’hui des trois pays du Benelux avec les collègues allemands de la région frontalière. La créativité dans la recherche de solutions pour l’accès aux données, la collecte de preuves et la protection de nos citoyens doit être partagée à ce niveau.”
Cybercriminalité
Les infractions commises par le biais d’internet sont de plus en plus fréquentes. Il s’agit par exemple d’attaques sur les serveurs d’organisations importantes et vitales, comme des hôpitaux ou des institutions publiques. Les cyberattaques et les perturbations des échanges sur internet traversent les frontières nationales et les systèmes culturels et juridiques en un rien de temps. Coopérer au niveau international est donc essentiel. En 2011 déjà, les pays du Benelux ont signé une déclaration d’intention ministérielle sur la cybersécurité et en 2014, le Parlement Benelux a lui aussi adopté une recommandation à ce sujet. En effet comme les pays partagent des frontières physiques et des intérêts communs, une coopération intense s’impose. Les pays du Benelux disposent chacun d’une stratégie en matière de cybersécurité. Celle-ci accorde une grande importance à stimuler et à améliorer la coopération transfrontalière. La journée d’étude s’inscrit dans ce cadre. Le Benelux constitue dès lors une plate-forme précieuse pour le partage de « bonnes pratiques » et de connaissances.
Alain de Muyser, secrétaire général adjoint du Benelux : « Tout comme les criminels, qui ne connaissent aucun frontière, nous ne pouvons pas nous permettre de maintenir des frontières. Trois pays voisins, qui partagent des frontières physiques, des intérêts communs, des destins liés, ont tout intérêt à travailler encore plus étroitement ensemble contre la cybercriminalité. Et ainsi nous pouvons être précurseurs en Europe. Et modèle pour une coopération européenne plus poussée. »
Optimiser la coopération
La journée d’étude a permis de définir des points d’attention afin de stimuler la coopération opérationnelle entre les pays. Afin de bien gérer un incident cybernétique international entre pays voisins, nous devons échanger davantage d’informations et d’expertise. Les procédures relatives aux incidents cybernétiques peuvent être mieux harmonisées et davantage d’informations doivent être partagées sur les menaces cybernétiques. Il convient également d’examiner comment échanger de manière pratique entre pays voisins les données sur un cyberdossier. Par ailleurs, un réseau de personnes de contact doit être développé en cas d’incident cybernétique afin que les pays puissent agir rapidement et de concert en cas d’urgence.