23 Mar. 2022
Lors d’une conférence Benelux, sous présidence luxembourgeoise, les trois pays ont franchi des étapes supplémentaires dans leur ambition d’améliorer la santé des citoyens en réduisant la pollution d’air. D’une part, on examinera les points sur lesquels les pays du Benelux peuvent agir ensemble dans le cadre de la révision de la directive européenne sur la qualité de l’air et, d’autre part, des experts des pays du Benelux et de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie discuteront des initiatives régionales visant à lutter contre les émissions nocives du chauffage au bois et des machines mobiles (telles que les bulldozers, les tracteurs, les rouleaux d’asphalte,…).
La ministre luxembourgeoise de l’Environnement, du Climat et du Développement durable, Carole Dieschbourg, a souligné que : « Compte tenu de la similitude des spécificités nationales entre les pays du Benelux, notre coopération et notre créativité peuvent aider à élaborer des approches communes à la réduction des polluants atmosphériques et à l’amélioration de la qualité de l’air. »
Cette conférence a permis aux pays du Benelux de concrétiser la déclaration politique qu’ils ont récemment signée et par laquelle ils entendent renforcer leur coopération en matière de qualité de l’air (lien vers le clip vidéo).La déclaration prévoit le lancement d’initiatives régionales transfrontalières et le partage systématique de nouvelles connaissances scientifiques et techniques. De plus, ils veulent agir de manière plus conjointe envers l’UE. Cette déclaration est ouverte à d’autres pays et régions, en particulier la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et les Hauts-de-France, qui envisagent de souscrire à ces ambitions.
Selon les chiffres (2019) de l’Agence européenne pour l’environnement, la pollution de l’air est à l’origine de 18 000 décès prématurés dans le Benelux. De surcroît, il joue un rôle dans toute une série d’effets négatifs sur la santé, tels que les maladies cardiovasculaires, les infections respiratoires ou le cancer du poumon. La nature est également touchée, notamment par l’impact de l’azote, qui dépasse souvent les seuils critiques dans le Benelux.
Le secrétaire général du Benelux, Alain de Muyser : « Nous devrions tous être concernés. Nous devrions tous être impliqués. Sensibiliser, informer et impliquer tout le monde me semble une évidence. Une position commune des pays du Benelux concernant la directive européenne sur la qualité de l’air et d’autres directives connexes semble également évidente, un objectif que nous devrions viser.”
Les trois pays étant très similaires en termes de développement urbain et rural, d’infrastructures, d’industrie, avec une forte densité de population et les mêmes conditions climatiques, les pays du Benelux espèrent pouvoir réaliser des progrès à court, moyen et long terme en matière de santé et d’environnement grâce à une coopération et une concertation renforcée en matière d’air pur.
Action au niveau régional
Le Benelux souligne l’importance de renforcer une large coopération régionale par des initiatives communes. Ils veulent notamment mettre l’accent sur l’utilisation d’engins mobiles non routiers’ (tels que tracteurs, bulldozers, rouleaux d’asphalte, grues mobiles, générateurs, etc.) produisant moins d’émissions nocives ou, dans le cas de la propulsion électrique, sans émissions locales. Les pays vont également regarder comment ils peuvent contrer les nuisances et les effets polluants du chauffage au bois. D’autres initiatives sont également importantes, comme notamment en œuvrant pour une navigation intérieure plus propre.
Action au niveau de l’UE
Au cours de la conférence, les pays ont examiné l’opportunité de coordonner une position commune pour les nouvelles législations ou initiatives au niveau de l’UE, plus particulièrement la révision de la directive européenne sur la qualité de l’air. La Commission européenne publiera une proposition à ce sujet à la fin de l’année, l’inclusion des nouvelles valeurs consultatives de l’OMS étant une question centrale. La Commission examinera également comment les normes de qualité de l’air peuvent être moins fréquemment dépassées et comment elles peuvent être plus rapidement rétablies. L’approche des trois pays est avant tout d’appliquer ces règles communautaires de manière que l’amélioration de la qualité de l’air et de la santé publique dans le Benelux se fasse le mieux possible.