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Table ronde sur la lutte contre la criminalité transfrontalière dans le Limbourg

10 Déc. 2024

Pour lutter contre la criminalité transfrontalière dans les Limbourg néerlandais et belge, des investissements conséquents, des espaces d’ expérimentations et des solutions sur mesure sont nécessaires, notamment en termes de capacités (informations, législation et réglementation), de moyens et de ressources humaines. Cette région pourrait ainsi servir d’exemple pour l’Union européenne. C’est pourquoi des représentants des deux provinces du Limbourg, du Benelux et d’autres partenaires de la chaîne de sécurité, comme le ministère public, la police, le Bureau de coopération pénale eurégionale (BES), les centres d’information et d’expertise des deux pays (EURIEC et ARIEC), ainsi que l’Euregio Meuse-Rhin, se sont réunis à Bruxelles pour discuter de l’approche en matière de criminalité transfrontalière et de démantèlement des réseaux criminels.

La réunion a été organisée par le gouverneur du Limbourg néerlandais, Emile Roemer, en collaboration avec le secrétaire général du Benelux, Frans Weekers. Le gouverneur du Limbourg belge, Jos Lantmeeters, était également présent. Des chercheurs de l’Université de Maastricht, actifs dans ce domaine, ont participé à cette rencontre. L’accent a été mis sur l’amélioration continue de la collaboration au sein de la chaîne de sécurité, notamment sur la base du Traité Benelux de police.

Le traité de police comme fondement

Frans Weekers a expliqué comment ce traité constitue un instrument essentiel pour les deux Limbourgs. Entré en vigueur il y a un peu plus d’un an, le Traité Benelux de police offre de nouvelles possibilités aux services de police des régions frontalières, telles que des poursuites transfrontalières, des contrôles conjoints et un meilleur échange d’informations. Un exemple récent illustre cela : une poursuite transfrontalière entre les Pays-Bas et la Belgique qui a conduit à l’arrestation d’un passeur de drogue français et à la saisie d’une importante quantité de stupéfiants. Les représentants de la police présents ont souligné l’importance de ce traité pour leur travail quotidien.

Collaboration contre la criminalité

Les gouverneurs ont insisté sur l’importance d’une coopération étroite entre le Limbourg belge et néerlandais, compte tenu des défis communs liés à la criminalité organisée. Roemer a déclaré : « Nos provinces se situent au cœur de l’Europe. Cela offre de nombreux avantages, mais nous sommes également confrontés à des défis. Dans notre province, beaucoup d’efforts sont déjà faits pour lutter intelligemment et efficacement contre la criminalité transfrontalière et le démantèlement des réseaux criminels. Nous travaillons dur, utilisons intelligemment les réseaux existants et innovons constamment. Mais nous avons besoin des législateurs nationaux et européens pour unir nos forces. L’agenda intégré récemment publié pour le renforcement de la coopération transfrontalière dans le Limbourg néerlandais contient plusieurs propositions concrètes. »

Le gouverneur Lantmeeters du Limbourg belge a ajouté : « Heureusement, beaucoup de choses fonctionnent bien dans les deux Limbourgs. Le verre est plus qu’à moitié plein. Mais il est vrai que les défis auxquels nous sommes confrontés sont réels. C’est pourquoi il est crucial de rester vigilants et de veiller à ce que les partenaires de la chaîne de sécurité, en premier lieu la police et le parquet, puissent accomplir leur travail au mieux, y compris au-delà des frontières. Pour cela, ils ont besoin d’outils juridiques comme le Traité Benelux de police, mais également de capacités suffisantes. Ils effectuent un travail essentiel et méritent notre soutien. »

Innovation et partage des connaissances

La réunion a également permis de se pencher sur les développements futurs. Il s’agit notamment de l’extension de l’utilisation transfrontalière des caméras ANPR (reconnaissance automatique des plaques d’immatriculation) et de l’accès direct aux bases de données policières respectives lors de patrouilles et de contrôles conjoints. L’idée de créer un poste de police commun dans la région frontalière du Limbourg, inspiré des postes existants à Baarle-Nassau/Baarle-Hertog et à Venlo-Nettetal, a également été discutée. Par ailleurs, l’idée de regrouper les partenaires de la sécurité régionale dans un lieu physique (un centre régional de sécurité) a été évoquée, ce qui pourrait renforcer encore la collaboration entre les services et les régions, au profit d’une approche intégrée de la criminalité organisée.

Une attention particulière a également été accordée à la coopération avec l’Allemagne, en particulier avec le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW) qui borde le Limbourg. Pour les deux provinces du Limbourg, cette coopération est essentielle en raison des frontières partagées et des défis similaires. Le Traité Benelux de police sert ici d’inspiration pour de nouveaux accords avec l’Allemagne.

Une nouvelle étape importante

Le secrétaire général Frans Weekers a souligné le potentiel du Traité de police : « Ce n’est que le début. Pas à pas, nous construisons un avenir où non seulement la criminalité n’aura pas de frontières, mais où notre coopération internationale n’en aura pas non plus. »

Avec le Traité Benelux de police et la coopération intensive entre les services de police, les provinces et le Benelux continuent de s’engager dans une approche résolue de la criminalité transfrontalière. La réunion à Bruxelles a fourni de nombreux nouveaux enseignements et idées. Ces derniers seront développés avec les partenaires concernés, et il a été convenu de faire de cette réunion un rendez-vous régulier pour élaborer ensemble les idées et plans discutés.