aviation, Benelux, Coopération Policière, Sécurité
26 Sep. 2024
Aujourd’hui, les trois pays, sous la présidence belge de l’Union Benelux et en présence du secrétaire général adjoint du Benelux, Michel-Etienne Tilemans, ont officialisé la création d’un nouveau groupe de travail pour renforcer la lutte contre la criminalité organisée dans le secteur de l’aviation. L’objectif de celui-ci vise à adopter une approche coordonnée pour combattre les activités criminelles dans ce domaine. Il est composé de représentants des services de sécurité des pays du Benelux mais aussi des pays voisins.
Aviation générale : un risque sous-estimé
L’aviation générale englobe une large gamme de vols commerciaux et non commerciaux, tels que les jets privés, les jets d’affaires, ainsi que les vols médicaux et les avions de sport. Malgré la popularité croissante de ce secteur, les contrôles y sont relativement faibles. Les organisations criminelles en profitent, car la réglementation européenne sur l’Advanced Passenger Information (API) et les Passenger Name Records (PNR), qui s’applique aux vols commerciaux, n’est pas valable pour les vols d’aviation générale. Par conséquent, les passagers et activités suspects passent souvent inaperçus.
Approche élargie des différentes menaces
Le groupe de travail se concentrera sur une large gamme de menaces, incluant non seulement le trafic de drogue, mais aussi la migration illégale, le blanchiment d’argent via le transport d’argent liquide ou de biens de valeur, la fraude fiscale et même le terrorisme. L’objectif est de briser le cercle vicieux d’un contrôle insuffisant.
Coopération et actions transfrontalières
En plus de l’approche à l’échelle du Benelux, le groupe de travail recherche activement une coopération avec des partenaires internationaux tels qu’Europol, l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et le Centre d’analyse et d’opérations maritimes – Stupéfiants (MAOC-N). La Belgique a rejoint le MAOC-N cette année, et une collaboration est établie avec des pays comme l’Allemagne et la France.
L’un des objectifs du projet consiste également à examiner, à terme, la faisabilité d’organiser des actions de contrôle internationales sur l’aviation générale.
Laboratoire européen
Ce projet Benelux sert de laboratoire pour l’Europe, dans le cadre de l’amélioration de la sécurité aérienne à l’échelle européenne. Bien que l’Europe ait mis en place des programmes visant d’autres régions telles que l’Afrique et l’Amérique du Sud, peu d’attention est accordée aux risques liés à l’aviation générale entre pays européens. Le modèle de barrière développé dans ce cadre sera basé sur l’expertise européenne actuelle et pourra ensuite servir de modèle pour une mise en œuvre plus large au sein de l’UE.
“Ce projet montre la force du Benelux en tant que pionnier au niveau européen”, a déclaré le secrétaire général adjoint, monsieur Tilemans. “Ce que nous développons ici peut avoir un impact majeur sur la manière dont nous abordons les menaces dans le secteur de l’aviation à travers toute l’Europe. Nous devons mieux protéger nos aéroports et notre aviation contre les influences criminelles, tant dans l’aviation commerciale que privée.”
Les premières étapes du groupe de travail consisteront à élaborer un plan d’action et à identifier les domaines prioritaires. Cette coopération est perçue comme une étape clé dans la lutte contre la criminalité organisée dans l’aviation et contribuera à une région Benelux et une Europe plus sûres.