18 dec. 2007
Benelux : Monsieur Hessels, depuis quand êtes-vous vice-président du parlement Benelux ? Que faisiez-vous auparavant / que faites-vous parallèlement ?
M. Hessels : Je suis vice-président depuis janvier 2007, dès le début de la présidence luxembourgeoise. J’étais auparavant président de la commission de l’environnement et de l’énergie et du groupe de travail coopération transfrontalière du parlement Benelux. Je suis membre du parlement Benelux depuis la mi-2002.
Je suis membre de la Seconde Chambre depuis mai 2002. Avant cela, j’ai été pendant douze ans secrétaire de l’organisation patronale limbourgeoise LWV, la principale organisation patronale au Limbourg néerlandais, et représentant de l’organisation patronale nationale VNO-NCW. Précédemment (de 1987 à fin 1990), j’ai été assistant spécialisé en sécurité sociale du groupe parlementaire CDA à la Seconde Chambre.
J’ai toujours été très actif dans le cadre du parti. A 20 ans – j’étudiais les sciences politiques – j’était viceprésident de la jeunesse CDA Limbourg, président de l’équipe de campagne de la jeunesse CDA Limbourg, secrétaire de la jeunesse CDA Heuvelland et plus tard fondateur et président de la jeunesse CDA Gouda, administrateur de la jeunesse CDA Hollande méridionale, et bien d’autres fonctions encore. Avant de devenir député, j’étais membre du bureau du CDA Limbourg et président du mouvement rénovateur “Bezieling” du CDA Limbourg.
Quelle est votre occupation principale à la Seconde Chambre, quel est votre champ d’action principal ?
— Ma principale fonction est celle de porte-parole pour la politique énergétique. Par ailleurs, je suis aussi porte-parole notamment dans les domaines des télécommunications et des TIC, sans oublier le Rhin de fer. Je suis membre des commissions des affaires économiques, de l’intérieur et des relations du Royaume, du logement, de l’aménagement du territoire et de l’environnement, et des communications et des travaux publics.
En plus de la vice-présidence du parlement Benelux, je suis président du groupe de contact parlementaire avec l’Allemagne, si bien que je peux entretenir des contacts des deux côtés de la frontière. J’habite dans la partie la plus étroite des Pays-Bas. Si je monte sur le toit de ma maison, je peux réellement voir d’un côté la Belgique et de l’autre côté l’Allemagne. C’est pourquoi j’apprécie beaucoup les deux fonctions exercées au nom de la Chambre.
Comment donnez-vous un contenu à votre qualité de membre du parlement Benelux dans le prolongement de ces activités ?
— Le parlement Benelux est certainement très actif dans le domaine de l’énergie. La commission de l’environnement et de l’énergie est en train de suivre tout un parcours concernant l’énergie durable. Pour ma fonction nationale de porte-parole, c’est un complément très appréciable afin de pouvoir étudier la situation ainsi que les prises de position politiques dans les pays voisins.
Un point très apparenté est naturellement le Rhin de fer. Avant même de devenir membre du parlement, j’étais déjà très engagé dans ce dossier. Les discussions au parlement Benelux m’apportent justement le complément d’information nécessaire que l’on n’obtient jamais par les canaux nationaux. Je suis d’ailleurs convaincu que le problème du Rhin de fer peut être résolu en un après-midi pour peu que toutes les parties quittent les tranchées et engagent un dialogue dans un état d’esprit constructif.
Quel est selon vous le facteur stimulant du parlement Benelux dans la coopération entre nos trois pays ?
— Voyez la réponse à la question précédente. La compréhension mutuelle sur des dossiers difficiles comme le Rhin de fer ou l’accord sur l’Escaut se cultive beaucoup mieux dans l’ambiance informelle du parlement Benelux. Une coordination préalable entre les pays du Benelux dans bien d’autres domaines pourrait abréger considérablement les procédures.
Quels sont selon vous les principaux problèmes qui exigent une solution dans le cadre du Benelux dans les deux ou trois années à venir ?
— Je l’ai déjà dit : le Rhin de fer et l’accord sur l’Escaut, en partant du principe que ce dernier traité pourra être ratifié par le parlement néerlandais dans quelques semaines. D’autre part, nous devrons donner un contenu nouveau au traité Benelux lui-même.
Quel est votre vision sur les contacts (le partenariat) entre les différentes institutions du
Benelux ?
— Ils devraient s’intensifier. Je ne puis juger que de l’intensité et des modalités des contacts entre le parlement Benelux et les autres organes. Ces dernières années, les tentatives n’ont pas manqué pour renforcer les contacts et j’ai l’impression que tous les organes sont animés par la même volonté. Une action commune de ces organes en tant que tels est certainement aussi indispensable pour donner ainsi un contenu suffisant à la valeur du Benelux comme ensemble.
Quel rôle voyez-vous pour le Benelux dans le futur ?
— C’est une question de conscience ! Personnellement, je considère le rôle du Benelux comme très important au sein d’une Union européenne qui s’élargit sans cesse. Lorsque l’UE ne comptait encore que neuf ou quinze membres, l’importance du Benelux était vite sous-estimée. Mais dans la configuration actuelle, un bloc de trois petits pays qui disposent ensemble d’autant de voix que les plus grands états membres peut exercer une grande influence. Dans le proche avenir, je vois plusieurs alliances se faire jour entre de petits états au sein de l’UE. Comme parlement Benelux, nous avons des contacts fréquents avec l’Assemblée balte qui se compare au Benelux sous de nombreux rapports. Je suis d’avis qu’une bonne concertation préalable entre les pays du Benelux peut renforcer considérablement notre position en Europe.
Que trouvez-vous personnellement le plus passionnant dans votre travail de parlementaire ?
— Je puise mon énergie dans les contacts avec les gens. Très variés et divers. Souvent des discussions sur des problèmes personnels mais plus souvent encore sur les moyens de faire fonctionner notre société de manière plus efficace, plus économique mais certainement aussi plus agréable et durable. Je visite encore beaucoup d’entreprises. Ce que j’y voie me donne beaucoup de confiance dans l’avenir de notre région au nord-ouest de l’Europe. Je ne suis pas un pessimiste. Et comme membre du parlement, je peux apporter ma pierre pour que l’avenir soit aussi brillant que je le vois moi-même !
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