27 nov. 2018
Une étude réalisée sous l’égide d’EMRIC (Euregio Maas en Rijn Intervention en cas de Crise) et soutenue par le Benelux montre que la plupart des régions frontalières du Benelux, de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de la France collaborent au quotidien dans le domaine de la lutte contre les incendies, mais également dans la gestion de crises / lutte contre les catastrophes. C'est la première fois qu'un aperçu est présenté sur la manière dont la coopération fonctionne le long de la frontière en matière de la lutte contre les incendies et les catastrophes et sur les obstacles qui entravent cette coopération. Les résultats ont été officiellement présentés lors du symposium Benelux organisé à Maastricht sur le thème ‘Sécurité sans frontières’, organisé pendant la semaine Benelux de la sécurité.
Thomas Antoine, Secrétaire général du Benelux : « L’objectif de la coopération Benelux dans le domaine de la gestion des crises est d’améliorer la sécurité et le bien-être du citoyen. La gestion des crises et des situations d’urgence requiert une réaction rapide des autorités responsables et une action coordonnée entre les différents services concernés, également au-delà des frontières. Il est donc évident que les pays du Benelux doivent étroitement coopérer dans ce domaine, en stimulant le processus d’entraide dans des situations de crise urgentes et en facilitant des collaborations ciblées sur les secteurs opérationnels d’intervention ».
Marian Ramakers-van Kuijk, Présidente du groupe de travail Benelux ‘Services de secours’, directrice EMRIC : « Les catastrophes ne s’arrêtent ni aux frontières, ni aux régions frontalières, tout comme dans la zone d’intervention d’EMRIC, l’aide de professionnels étrangers arrive souvent plus rapidement sur les lieux que le propre service. Par conséquent, une assistance transfrontalière est littéralement vitale et mérite l’attention des autorités responsables et des services d’urgence dans les zones frontalières ».
La majorité des régions frontalières travaillent ensemble
Plus de la moitié des régions frontalières (56%) coopèrent avec leurs voisins dans le domaine de la lutte contre les incendies, avec un peu plus de régions (60%) qui agissent de la sorte dans les domaines de la gestion de crises et des catastrophes. Dans les régions frontalières entre les Pays-Bas et la Belgique et entre la Belgique et la France, l'extinction des incendies semble être une réalité quotidienne. La coopération en cas de crise est très fortement développée le long des frontières entre les Pays-Bas - Belgique, la Belgique-France et la Belgique-Allemagne.
L’étude montre que la raison de non-coopération est souvent (33%) liée au fait qu’il n’y a tout simplement pas de besoin à cause de la situation géographique ou de la disponibilité de ressources suffisantes dans la région. Dans d’autres cas, divers obstacles sont présentés comme des obstacles à la coopération transfrontalière dans la lutte contre les incendies et la gestion des crises ou la lutte contre les catastrophes.
Les obstacles
Les trois principaux obstacles qui se dégagent de l’étude concernent des problèmes de radiocommunication, le manque de connaissances et le manque de structure.
Ainsi des obstacles techniques (radiocommunication) sont rencontrés pour permettre aux services d'urgence de communiquer entre eux au-delà des frontières. Il existe également un manque de connaissances sur la manière dont les voisins sont organisés et « comment l’autre fonctionne». Dans certaines régions, il y a un manque de structure car il n'y a pas de consultation régulière avec les voisins ni de plans mis en place pour organiser une coopération transfrontalière.
Points d'action
L'étude énumère quelques recommandations qui devraient conduire à une coopération plus durable.
En plus de conclure des accords opérationnels, il convient de mettre l’accent sur des programmes de formation pour le personnel de secours afin qu'il puisse fournir une assistance avec une meilleure connaissance de la situation au-delà de la frontière.
L’organisation de plus d'exercices transfrontaliers est également essentielle selon l’étude. En outre, en échangeant des connaissances, des expériences et des bonnes pratiques sur base de consultations périodiques entre les régions, l’efficacité de la coopération peut être améliorée et des économies peuvent également être réalisées. L'étude considère que l'Union Benelux a un rôle important à jouer en tant que partenariat transfrontalier et plate-forme existante pour se mettre autour d’une table et échanger des informations.
Accords des services incendies
Pendant le colloque, les responsables ont signé trois accords de coopération en matière de lutte contre les incendies entre les municipalités de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, des régions des Pays-Bas et de la Belgique.